« S’énoncer, échanger, laisser des traces… » postposé suite au confinement..
Expérience du groupe Journal et d’Espace Jeunes, au S.S.M Ulysse, spécialisé dans le suivi de personnes en précarité du droit au séjour
Jacqueline Coekelenbergh et Lys Gehlers
« S’énoncer, échanger, laisser des traces… »
Au fil des ans, le Service de Santé Mentale Ulysse a construit un dispositif communautaire articulé à notre clinique individuelle, pour les personnes exilées en précarité du droit de séjour. Ce dispositif, qui aborde la souffrance psychique par le biais du lien social, a pour fonction la reconstruction d’espaces de relation et d’identification collective nécessaires à l’émergence et à la restauration de toute subjectivité.
Coupées de leurs racines, ces personnes que nous suivons ont fui l’insécurité, la persécution et les violences. Elles ont traversé mers et continents, à la recherche d’une terre d’asile. L’arrivée en Belgique s’avère être un combat pour le droit de vivre dignement, d’être reconnues, qui s’enlise souvent dans les méandres administratifs. Trop souvent confrontées à la non-reconnaissance par les autorités politiques de leur parole, voire d’elles-mêmes, ce rejet radical les confine dans une situation de non-droit, qui induit un isolement, une invisibilité.
La question est pour nous de savoir comment soutenir la réémergence du sentiment d’appartenance à la communauté humaine. Face à cette ségrégation – qui plus est sous le couvert de la loi – comment accueillir la singularité de chacun et apaiser la relation à l’autre ? Comment permettre le passage d’un hors-lieu vers un espace de partage, qui redonne une voix à ceux qui l’ont perdue ?
Nous vous proposons de découvrir deux initiatives communautaires à Ulysse, le Groupe Journal et Espace Jeunes, qui chacune à sa manière offre une place d’où s’énoncer, échanger, laisser des traces.
